My Crush on Krush

... and other musical addictions.

Nobass

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Lou Reed disait que la chose qui a changé la musique du XXème siècle est la basse électrique. L’autre jour, il faisait beau et je suis tombé sur celle-ci:

Du Californien, bien nourri aux ddrums de Dr Dre et cette basse si jouissive à en faire éclater les pneus, synthétique certes mais énorme. Aujourd’hui il fait gris mais j’écoute Public Enemy dans le bus. Situé de l’autre côte et pas gangsta mais politique. J’écoutais précisément en me disant qu’alors que les drums sont fantastiques et les guitares au top, sans parler du rap en lui même, je me dis quand même que la basse n’est pas forcément au top (par rapport au reste). Sans doute est-ce le côté danse donc festif de la basse qui ne cadre pas bien avec le côté politique à outrance de PE. Tout le reste est tellement bon. Certes “Party for Your right to Fight” mais cela ne vas pas tellement plus loin.

J’abuse régulièrement dans mes productions de basses types orgue ou dub, je suis coupable de donner ainsi une forte tonalité sombre mais je pense que cela vient du plaisir physique qu’il y a à sentir ces vibrations déduit du touché de l’instrument. C’est chaud, c’est gras sans doute, c’est bon. Pour moi l’horreur absolue est le son basse slap des années 80, je vous épargne la démo.

Reste qu’il fait froid et que je vais craquer pour un Streichfett et non un Taurus.

Various Visions

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Je dois avouer quelque chose: Je suis super sensible aux pochettes de la musique que j’écoute au point que je me dis que je dois passer à côté de trucs supers tout simpler en raisons de l’esthétique du visuel. A bien y réfléchir, c’est une chose qui ne s’est pas chez moi dissout avec le dématérialisation de la musique que j’écoute, bien au contraire: Je zappe très rapidement des choses dont ni le nom ni le visuel ne m’accroche.

Je reviens incidemment sur ma longue et grande période où j’ai acheté du CD et du Vinyle et je me revois chez Rough Trade à Paris à écumer les bacs des nouveautés dans mon espace cognitif d’alors qui était bien plus ouvert que maintenant. Je me revois chez Parallèles à faire défiler le plus vite possible deux lignes de CDs en même temps à défaut de n’avoir une troisième main. J’imagine qu’alors la rudimentarité du classement des disques dans ce endroit ne me choquait pas, mais j’appréciais énormément l’accroche textuelle que l’on trouvait chez Rough Trade à Paris, et aussi chez d’autres à Londres alors. Cette pratique éclairante renvoyait Joseph Gibert au stade de supermarché anonyme présentant la viande en vrac.

Aujourd’hui je fais encore des efforts pour essayer de ne pas trop rester dans mon ghetto stylistique mais je pense que j’échoue, dans les deux sens: Je devrais écouter plus de Pop (au sens commercial (mais les pochettes sont trop horribles)), et plus de choses en dehors du secteur marchand (mais comment s’y retrouver ?).

J’ai été approché en tant que producteur de musique par l’H***** pour participer à une expérience de plate-forme d’agrégation d’offres légales de musique à télécharger: Je me suis dit qu’il était une bonne chose de participer mais à y réfléchir je me dis que cela contribue pas à mettre à un même niveau idéal la musique commercial et celle gratuite. Dans les échanges que j’ai eu avec eux, il avait été question de non stigmatisation de l’offre payante. Je comprend cet argument mais je n’y prend pas du tout part. Mon patron, à propos d’un domaine d’édition très différent dis qu’il y a les auteurs qui veulent être lus et ceux qui veulent gagner de l’argent et que le monde moderne réduit cette intersection idyllique. Moi je pense qu’il faudrait quand même une forme de discrimination positive en faveur du secteur non marchand. Je comprends encore qu’il faille manger et se loger mais si l’on a pas les “skills to pay the bills” on est en droit de créer et diffuser sa production sans être en permanence rabaissé au stade de parasite d’un système corrompu. Je ne demande pas de subventions ni que l’on me paye, je veux juste continuer à me soigner par la création et diffuser pour ceux que cela intéresse.

Bref, j’attends vos commentaires avec ce petit youtube (pour ne pas dire clip), capitalisme et culture !?!