Mes souvenirs de Bill Lasell remontent à ses projets mixtes du début des années 90, Material, des choses sur Axiom, ce genre de musique qui fait un peu peur, et aussi son album Baselines, acheté dans un coin reculé du Colorado, dans le genre de boutique où aurait pu être prise la photo de couverte d’Endtroducing de DJ Shadow. Je me souviens aussi du gros double vinyle avec Tonshinori Kondo qui s’est retrouvé chez moi.
Baselines ne m’a pas du tout parlé sur l’instant, et c’est peut-être avec la sortie de Means of Delivrance, il y a quelques semaines, où Bill Laswell se retrouve à nouveau un peu seul avec sa basse, que j’ai enfin mis le doigt sur l’influence si profonde qu’il a eu sur moi.
Je ne fais pas ce genre de musique. La physique de l’instrument m’est complètement étrangère, mais comment résister ? De toutes ses collaborations, world, ambient, electro, rock, funk, jazz, que restera-t-il d’une discographie aussi complexe que celle de Bill Laswell ?
Il restera sans doute le fait qu’il s’agit d’un monument, une contribution magistrale à la musique moderne. Le culte de la basse audible, de la basse électrique qui a tout changé au XXème siècle selon les propos bien connus de Lou Reed, il restera ce son qui capture, lie, genère l’effroi, la trance, la danse, la noirceur, …
Merci Bill,