Parfois on cherche un disque, parfois c’est lui qui nous trouve. Mushrooms Project m’a trouvé. Tombant par hazard sur le premier puis le second volume de Psilocybe Odyssey, je suis dans un premier temps saisi par la précision du son et l’ampleur du travail réalisé sachant qu’il s’agit juste d’un DJ et d’un guitariste Italiens qui fonctionnent ainsi. Le combo étant semblable, je ne peux éviter la fâcheux comparaison avec les Organics Brothers, et cela fait mal tellement leurs disques sont classieux et psychédéliques.
On imagine deux types perdus derrière des montagnes de loopers, delays et effet, le tout alimenté par des guitares qui osent être funky ou disco quand il faut et solo le reste du temps, des sinters analogiques avec des tones de modules plus exotiques les uns que les autres, mais cela reste cohérent, le son sait redescendre avec des structures vraiment très bien pensées sans pour autant trop rappeler Tangerine Dream ou Underworld. Bref, grosse claque du moment:
Et dire que j’aurais pu passer une partie de l’été à Vienne. Je suis allé au final à Amsterdam ou j’ai passé du bon temps et fait de supers rencontres, mais parfois je me demande ce que j’aurais pu écouter là-bas. J’ai toujours eu un gros faible pour le vienna sound, les Kruder & Dorfmeister et leurs basses énormes, leurs ambiances si étrangères (orientales déjà ?), et tout leurs camarades de label et autres remisés.
Aujourd’hui je tombe sur l’abus Heaven or Hell de Walkner Möstl. Quelle claque !!! Le son d’un fumerie jazz avec des relents de dub, des beats parmi les plus élégants que l’on puisse trouver en Europe, des vibes à tomber par terre et une furieuse envie de fumer encore, des délais et reverbes si profondes que l’on a peur de tomber,,, bref pléthores de très bonnes choses.
Dans mon empressement et à défaut de BandCamp, je complète ma collection avec le reste de sa discographie chez Mr Amazon (. Bluish de 1999,
C’est quand même assez improbable que dans ce qu’était Vienne, Autriche au tournant du siècle ait pu se produire autant de miracles. Il est vrai que le précédent séisme s’était passé à Bristol qui est lui aussi dur à imaginer.
Bref, je continue de télécharger et je réalise que les deux autres éléments achetés datent bel et bien de 10 ans plus tard, et là, je comprends mon malheur. En 2010, le dubstep est arrivé aussi à Vienne, plus gras, plus dub, mais aussi wobbly et génial. Autre époque, autres labels, mais toujours un certain art pour la profondeur et un vice de l’adaptation des courants étrangers. Malheureusement le tableau est un peu terni par des clichés drum’n’bass (cas fréquent) et la masse d’effets embarqués qui finissent par fatiguer ainsi qu’un mixage un peu discutable des voix.