Dimanche dans un week-end qui en compte trois. Solitude, je tombe sur The Caretaker. Au début j’ai cru à une intro de The Orb ou du KLF en raison des samples noyés littéralement dans de la réverbération. Mais cela continue, encore et encore, des albums entiers avec uniquement des intro ou plutôt de fantastiques lunaires outros. Toujours la même formule. On se souvient parfois de Murcof, mais ici c’est tout à fait autre chose.
On écoute ce space jazz ambient, on y revient et à la fin de la matinée on constate que l’on y est encore, et encore. C’est désaccordé et c’est noyé au point de se demander si c’est encore de la musique ?
La cause semble perdue mais c’est tellement agréable, ces visions de big-bands en 78 tours ralentis voire modulés quand à leur vitesse et ces mélanges d’effets en série, reverbs pour l’essentiel mais aussi delays et autres variations. Parfois mélancoliques parfois juste chill-out, on y passe la journée et on ne culpabilise même pas quand le jour tombe car si l’on n’a rien fait du jour, on sait qu’il y a un endroit où on pourra revenir, histoire de suspendre le temps.
Andy Williams: La voix, plus à mon goût qu’un Sinatra, plus réservé, moins emphatique. Ni vraiment jazz, pas du tout country contrairement à ce que certains prétendent, trop sombre pour être easy listening, peut-être juste variété alors ? Un peu sucré au premier abord, il s’avère sobre sur la durée alors pourquoi ? Juste très agréable à suivre avec son orchestre, ses micros sans trop de reverb, ses standards, sa constance, sa justesse. Souvenirs d’un Scott Walker avant qu’il ne décroche. Plus une écoute de fin d’automne que de milieu d’été. Une discographie conséquente mais négligée aujourd’hui. Dommage. Dur de savoir pourquoi au final il n’a sans été qu’un second couteau.
Parfois on cherche un disque, parfois c’est lui qui nous trouve. Mushrooms Project m’a trouvé. Tombant par hazard sur le premier puis le second volume de Psilocybe Odyssey, je suis dans un premier temps saisi par la précision du son et l’ampleur du travail réalisé sachant qu’il s’agit juste d’un DJ et d’un guitariste Italiens qui fonctionnent ainsi. Le combo étant semblable, je ne peux éviter la fâcheux comparaison avec les Organics Brothers, et cela fait mal tellement leurs disques sont classieux et psychédéliques.
On imagine deux types perdus derrière des montagnes de loopers, delays et effet, le tout alimenté par des guitares qui osent être funky ou disco quand il faut et solo le reste du temps, des sinters analogiques avec des tones de modules plus exotiques les uns que les autres, mais cela reste cohérent, le son sait redescendre avec des structures vraiment très bien pensées sans pour autant trop rappeler Tangerine Dream ou Underworld. Bref, grosse claque du moment: