My Crush on Krush

... and other musical addictions.

Various Visions

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Je dois avouer quelque chose: Je suis super sensible aux pochettes de la musique que j’écoute au point que je me dis que je dois passer à côté de trucs supers tout simpler en raisons de l’esthétique du visuel. A bien y réfléchir, c’est une chose qui ne s’est pas chez moi dissout avec le dématérialisation de la musique que j’écoute, bien au contraire: Je zappe très rapidement des choses dont ni le nom ni le visuel ne m’accroche.

Je reviens incidemment sur ma longue et grande période où j’ai acheté du CD et du Vinyle et je me revois chez Rough Trade à Paris à écumer les bacs des nouveautés dans mon espace cognitif d’alors qui était bien plus ouvert que maintenant. Je me revois chez Parallèles à faire défiler le plus vite possible deux lignes de CDs en même temps à défaut de n’avoir une troisième main. J’imagine qu’alors la rudimentarité du classement des disques dans ce endroit ne me choquait pas, mais j’appréciais énormément l’accroche textuelle que l’on trouvait chez Rough Trade à Paris, et aussi chez d’autres à Londres alors. Cette pratique éclairante renvoyait Joseph Gibert au stade de supermarché anonyme présentant la viande en vrac.

Aujourd’hui je fais encore des efforts pour essayer de ne pas trop rester dans mon ghetto stylistique mais je pense que j’échoue, dans les deux sens: Je devrais écouter plus de Pop (au sens commercial (mais les pochettes sont trop horribles)), et plus de choses en dehors du secteur marchand (mais comment s’y retrouver ?).

J’ai été approché en tant que producteur de musique par l’H***** pour participer à une expérience de plate-forme d’agrégation d’offres légales de musique à télécharger: Je me suis dit qu’il était une bonne chose de participer mais à y réfléchir je me dis que cela contribue pas à mettre à un même niveau idéal la musique commercial et celle gratuite. Dans les échanges que j’ai eu avec eux, il avait été question de non stigmatisation de l’offre payante. Je comprend cet argument mais je n’y prend pas du tout part. Mon patron, à propos d’un domaine d’édition très différent dis qu’il y a les auteurs qui veulent être lus et ceux qui veulent gagner de l’argent et que le monde moderne réduit cette intersection idyllique. Moi je pense qu’il faudrait quand même une forme de discrimination positive en faveur du secteur non marchand. Je comprends encore qu’il faille manger et se loger mais si l’on a pas les “skills to pay the bills” on est en droit de créer et diffuser sa production sans être en permanence rabaissé au stade de parasite d’un système corrompu. Je ne demande pas de subventions ni que l’on me paye, je veux juste continuer à me soigner par la création et diffuser pour ceux que cela intéresse.

Bref, j’attends vos commentaires avec ce petit youtube (pour ne pas dire clip), capitalisme et culture !?!

Daniel L

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J’ai longtemps repoussé ce post mais dans les froids de l’hiver on s’imagine parfois devant un feu suffisamment sophistiqué pour y écouter du Daniel Lanois sans trouver cela anormal. A vrai dire il n’y a presque pas de nouveautés sur ce front là, pas de concerts en vue mais juste ce single sorti à l’occasion de la saint Valentin (!!!!) Papineau:

Déjà un peu printanier mais un duo au final assez bucolique et presque normal. Presque. Je lisais sous l’emprise d’un besoin de révisions son livre publié en 2010, “Soul Mining” qui livre plus d’énigmes que de vérités et c’est peut-être là le point saillant mais je fais machine avant un peu tôt.

Pour moi Daniel Lanois était ce type qui jouait “Jolie Louise” au Top 50 à la fin des années 80, mes premiers souvenirs musicaux. Je n’y compris pas grand chose mais je me souviens que le parlé m’avait fortement intriqué, dans ce type de contexte, c’était même très rare de chanter presque sans intention de se faire comprendre.

Je dois avouer que j’avais un peu décroché de l’affaire jusqu’à la sortie de Shine en 2003: Signalé par un collègue d’infortune dans un centre de réhabilitation sociale (dont le nom m’est perdu depuis), cet album m’a vraiment beaucoup marqué. Entretemps j’avais bien noté que ce type travaillait souvent avec le grand Brian Eno mais je le prenais pour un sous fifre sans intérêt. Mais Shine, alors, ce somment de production shimmerique à vous donner envie de dédier votre vie aux réverbes profondes et aux sons qui n’en finissent pas. Shine donc, dont je vous mets juste “I Love You” pour ceux qui ne connaissent pas encore.

Je ne m’en suis toujours pas vraiment remis pour être honête. Cet album. Ce type d’ambiance. Ce parfait ouvrage. Ces basses infinies, ces guitares perdues, ce délaissement des conventions de la pop et de tout autre type de musique dont cet album pourrait se revendiquer (je suis allé voir sur ma copie CD pour voir s’il y avait une mention “File under” mais il n’y en a malheureusement pas). Je peux réécouter ce album je ne sais toujours pas pourquoi son charme opère vraiment.

Depuis j’ai exploré très en profondeur sa discographie, d’Acadie en 1989 à son single de 2014, en passant par tout ce qu’il vends en détail sur son site, ces albums qui n’en sont pas vraiment, en passant par toutes ces contributions en tant que producteur (je n’en cite que deux: The Joshua Tree de U2 et Oh Mercy de Bob Dylan) car s’il est surtout connu à ce titre là, c’est peut-être une de mes clés :

Most of the time de Bob Dylan

Je crois que cette chanson est celle que j’ai le plus réécouté de toutes mon consommation musicale et j’ai très longtemps cru que cela tenait à une facette étrange de Bob Dylan, bien loin du chanteur de folk roots sous laquelle il est connu évidement, mais à bien y réfléchir soniquement, Most of the time est avant tout le chef d’oeuvre de Daniel Lanois. On y retrouve les origines de toutes ces idées qu’il développera plus tard dans Shine.

A trop y réfléchir en conjectures, je crois que je passe à côté de l’essentiel, le son, la générosité, la profondeur de champ. Tardivement je reviendrai sur Berlin, El Conquistador ou des choses sur les Music for films de Brian Eno ou alors les guitares et ambiances sur Appolo.  Merci Daniel. Ils nous promettent des nuages, tu nous offre le brouillard, les éléments et la nuit. Merci Daniel.

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namespaces

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Toujours sur mon entreprise de suggestions musicales j’ai bien avancé cette semaine en terminant la phase I à savoir la saisie de mots clés (au kilomètre). Chiant mais nécessaire. 28333 taggings pour 736 mots-clés distincts.

Afin de nettoyer ma liste de mots-clés ou tags je me suis mis en tête de caractériser la nature de mes mots-clés en les classant par catégories et ainsi faire un pas vers des playlists dignes d’un web sémantique en constituant des triplets: morceau X est mot-clé Y de nature Z. Le truc assez étonnant pour moi est que la liste des mots-clés de genre s’est clôturée assez vite alors que je traite les termes par nombre d’occurrences décroissant: ainsi je peux me dire que les genres de musique sont moins nombreux ou plus évidents que le reste des informations que je traite ? Le second cercle est alors emotions avec une logique qui est sans doute du même ordre.

J’ai fait des petits nuages de mots-clés sur habett.pl pour illustrer mon process et me donner de l’espoir que mon entreprise progresse.

Je commence évidement à avoir quelques regrets quant aux mots-clés déjà rentrés (infos qui manquent, imprécisions, angles ignorés) mais après tout c’est presque l’objet même de cette phase.

J’y retourne, more news later.