My Crush on Krush

... and other musical addictions.

Ottopost

no comment

Je m’étais juré de ne pas parler de mes propres productions ici mais peut-être le temps est-il venu, ou au moins une fenêtre hors du flow des vrai releases permet-il d’évoquer mon travail, avec ce 79ème album !!!

79, oui, 951 morceaux. A peine plausible. Pourtant.

Pourtant, oui j’ai encore des choses à enregistrer et j’en suis presque confus au regard des bilans de ma situation créatrice. Le dernier s’appelle distimedeathmetalsdeaddude en hommage au fameux album d’Underworld (dubnobasswithmyheadman) qui m’avait tant marqué de tous points de vue, mais aussi en réaction à ces centaines de tracks que j’ai créé et qui me sont semblées en un instant de lucidité obscure et instantanée comme être à la basse ce que le death métal est à la guitare. Effroi de voir à quel point mon travail m’était à présent illisible. Je voulais faire à présent des tracks avec un égaliseur mieux réglé et changer mes priorités soniques, essayer de m’affranchir un peu de mon plaisir physique solitaire que je trouvais dans le sombre réconfort de basses profondes. J’ai essayé et comme le disent certains commentaires nombreux sur cet album, j’ai peut-être réussi à accrocher un peu de lumière.

79 albums, 13 millions de tracks downloadés et encore l’excitation lubrique lors de la mise en ligne, excitation si vitale qu’elle m’impose d’aller vite, de travailler dur pour essayer de retranscrire ce que j’ai en tête lors de cette transe, et de faire un effort pour ne pas oublier trop de notes au passage. A moins descendre je me suis retrouvé un peu face à mes amours ambients enfin, ambient en opposition à ce style léthargique que j’affichais par moments rares, ambient enfin loin du désir de d’animer la pensée, de faire bouger les choses.

Peut-être y a-t-il de l’espoir que cela débouche sur autre chose, comme ces commentaires et mots-clés qui pointent un de mes maîtres de cosmos intérieur, The Aphex Twin. Merci mais c’est trop d’honneur. Je me souviens de cet interview de RJD2 dans laquelle il mesure l’ampleur du travail solitaire et laborieux qu’il faut fournir avant que cela n’en vaille la peine, alors moi aussi il me faudra une centaine d’albums sur mon site pour voir émerger quelque chose avant de me résigner. J’ai encore un peu d’excitation à sampler à droite à gauche, à voler ce quelque chose, à transmettre en cachant l’étiquette pour qu’elle ne marque pas trop les esprits, mais mon labeur s’emploie maintenant non plus à cacher l’emprunt mais à révéler mon apport intime. Ma vie devant mes instruments n’y suffira pas sans doute mais j’avance. A ma décharge ai-je sans doute trop de temps à disposition et trop peu de contraintes conséquentes. Do your thing.

Moins, certes mais que faire face à cette fear of flying, comme dans la chanson de The Auteurs ? Je n’y suis pas encore mais je commence à être plus dans les conditions qui amènent la Zone de création. J’aimerai m’affranchir de la jouissance pulsive de mettre en ligne, chose que je fais pour diverses choses depuis environ 20 ans, mais je dois avouer que je ne réalise encore ce que je crée que par la mise en ligne, un peu comme un photographe qui aurait besoin non seulement de développer la pellicule de ses prises de vues mais aussi de voir le papier sécher. Peut-être que je suis dans la mise en ligne et que la musique n’est qu’un prétexte pour assouvir mes pulsions, ayant dans des contextes antérieurs déjà abusé de ma liberté de mettre en ligne des mots et des pixels. Franchement je ne m’explique pas mon besoin de ce révélateur, de me soumettre aux votes, aux téléchargements, à l’écoute.

On dit souvent qu’un fantasme récurant de programmeur est la télépathie et je pense que dans mon cas il y a une part de vérité dans cela même et peut-être surtout quand je ne code pas. Je me souviens de personnes me posant des questions sur la nature de mon travail musical à l’occasion de mes rares prestations publiques: J’ai dit des choses qui ne sont pas vraiment exactes : Je ne fais pas du sound design, je ne compose pas, j’essaye juste de prendre du plaisir avec des machines et j’essaye vainement de figer la dynamique d’un instant très intime et personnel. Je ne suis pas musicien car je suis incapable de lire une partition et que je ricane quand les gens avec qui j’essaye de jouer me parlent d’une note ou d’une autre, je suis musicien car je tente une expérience maladroite de télépathie entre personnes physiques par l’intermédiaire des sons. Je n’ai aucune virtuosité à l’instrument donc je n’ai pas la prétention de diriger ma musique dans une direction précise, d’influer sur les cours des choses. C’est un peu comme si j’appuyais sur des boutons pour voir si cela cadre avec ce que je ressent quand j’ai extrait du sample sur lequel je me base ce qui m’excitait. Avec les années et les albums j’ai appris à faire cela plus rapidement mais au fond je crois que cela reste cela.

Qui vivra. Qui entendra ? J’ai du pain sur la planche.

Open the chicken

no comment

Dans une autre vie j’étais sans doute programmeur, avec une option Open Source. J’ai aussi joué suffisamment du sampler pour savoir que dans certains types de musique, le sample est le nerf de la guerre. Croisement du business des maisons de disque et de leurs avocats avec celui de la musique et parfois de l’art. Certains samples sont faits pour être remarqués par le grand public comme un hommage ou une facilité mnémotechnique. D’autres sont fonctionnels.

J’ai écouté les compilations Nuggets, Further Nuggets de Luke Vibert. Ce type est un génie incompris de notre époque sous ses différents noms de scène (Wagon Christ, Plug ou Ace of Clubs entre autres), et avec ces compilations il entre de plein pied dans l’open source musicale. Il y compile les morceaux qu’il a samplé ostensiblement ou, et c’est là que cela devient vraiment passionannt, furtivement.

Si l’on est prêt à passer des heures sur un sampler pour planquer et déformer un sample inavouable (à son confesseur ou à son avocat), l’art développé consiste à changer les fréquences, le tempo de jeu, filter les tonalités pour ne garder que ce que l’on cherche dans l’extrait que l’on est allé prendre ailleurs.

Big Up donc à Mr Luke Vibert qui lâche ses sources, dresse une magnifique liste de ses emprunts qui lui ont permis de faire des choses si significatives dans ce monde de pacotille et de vol massif de groove.

Cherchez bien…

Vache

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Pas beaucoup de musique en ce moment mais je suis tombé sur un sibérien qui se fait connaitre sous le nom de Nocow avec un gros paquet d’electronica et notamment ces deux titres qui frisent l’excellent Burial qui lui gravite dans d’autres hémisphères. Frustrant de ne pas pouvoir vraiment en écouter plus mais c’est déjà ça. On pense aussi à Four Tet mais on se demande vraiment d’où cela vient.

Nocow – You Better No One from Origami Sound on Vimeo.

et

Nocow – You Got Me from G5 Music on Vimeo.

Peace.