Mon exploration musicale se fait par proximités. Untel aime ça, untel collabore avec tel autre, etc. Ainsi j’étais resté sur un bon souvenir d’Unkle remixé par King Unique mais je croyais à vrai dire à exploit ponctuel, voire même à l’hypothèse du coup trop évident.
Explorant des releases plus deep house quelques années plus tard, quelle ne fût pas ma torpeur en tombant face à ce remix de Henry Saiz, dont je ne suis pas fan, track remixé par le même King Unique !
Ce remix est terrible, une telle debauche d’energie qu’elle est parfois dure à contenir, par exemple au casque dans un bus.
King Unique n’a une discographie faite qu’essentiellement de maxis vinyles, de remixs à droite à gauche, et rarement de mixtapes en format cd. Il y a d’autres moments notables mais rien qui n’atteigne ce niveau, grooverie fondamentale d’autant plus surprenante que ni sucrée, ni barbare. Bref, les beaux jours reviennent, ainsi que mes envies de remixs, de reverbs très profondes et de drums très recherchés, comme quoi tout ne se résume pas à un kick.
ps: mes excuses pour les visuels des videos, comme quoi le bon goût est loin du bon son.
Parfois on cherche un disque, parfois c’est lui qui nous trouve. Mushrooms Project m’a trouvé. Tombant par hazard sur le premier puis le second volume de Psilocybe Odyssey, je suis dans un premier temps saisi par la précision du son et l’ampleur du travail réalisé sachant qu’il s’agit juste d’un DJ et d’un guitariste Italiens qui fonctionnent ainsi. Le combo étant semblable, je ne peux éviter la fâcheux comparaison avec les Organics Brothers, et cela fait mal tellement leurs disques sont classieux et psychédéliques.
On imagine deux types perdus derrière des montagnes de loopers, delays et effet, le tout alimenté par des guitares qui osent être funky ou disco quand il faut et solo le reste du temps, des sinters analogiques avec des tones de modules plus exotiques les uns que les autres, mais cela reste cohérent, le son sait redescendre avec des structures vraiment très bien pensées sans pour autant trop rappeler Tangerine Dream ou Underworld. Bref, grosse claque du moment:
Et dire que j’aurais pu passer une partie de l’été à Vienne. Je suis allé au final à Amsterdam ou j’ai passé du bon temps et fait de supers rencontres, mais parfois je me demande ce que j’aurais pu écouter là-bas. J’ai toujours eu un gros faible pour le vienna sound, les Kruder & Dorfmeister et leurs basses énormes, leurs ambiances si étrangères (orientales déjà ?), et tout leurs camarades de label et autres remisés.
Aujourd’hui je tombe sur l’abus Heaven or Hell de Walkner Möstl. Quelle claque !!! Le son d’un fumerie jazz avec des relents de dub, des beats parmi les plus élégants que l’on puisse trouver en Europe, des vibes à tomber par terre et une furieuse envie de fumer encore, des délais et reverbes si profondes que l’on a peur de tomber,,, bref pléthores de très bonnes choses.
Dans mon empressement et à défaut de BandCamp, je complète ma collection avec le reste de sa discographie chez Mr Amazon (. Bluish de 1999,
C’est quand même assez improbable que dans ce qu’était Vienne, Autriche au tournant du siècle ait pu se produire autant de miracles. Il est vrai que le précédent séisme s’était passé à Bristol qui est lui aussi dur à imaginer.
Bref, je continue de télécharger et je réalise que les deux autres éléments achetés datent bel et bien de 10 ans plus tard, et là, je comprends mon malheur. En 2010, le dubstep est arrivé aussi à Vienne, plus gras, plus dub, mais aussi wobbly et génial. Autre époque, autres labels, mais toujours un certain art pour la profondeur et un vice de l’adaptation des courants étrangers. Malheureusement le tableau est un peu terni par des clichés drum’n’bass (cas fréquent) et la masse d’effets embarqués qui finissent par fatiguer ainsi qu’un mixage un peu discutable des voix.