En temps utiles ma playlist de janvier 2014. Je voulais chercher quelque chose qui étende le spectre des fréquences entendues pour aller avec mon sentiment que l’abus de basse dans lequel je vivais est une impasse.De synthés aériens d’Ash Ra Tempel à la confrontation des bassistes (car c’est important pour moi, calorifiquement) Bill Laswell et Jah Wobble, en passant par le drone médian du Darkside de Jaar.
De bonnes surprises comme le denier Jon Hopkins (et le premier Darkside) et des découvertes géographiques (la Finlande de Fanu et son drum and bass improbable illustré ici par quelque chose de plus lent) ou historiques (comment ais-je pû passer aussi longtemps à côté de Fortran 5 ?).
Le fond étant constitué d’un génial Plastikman oldschool, et d’une brochette Pole-Sandoz pour les amateurs du genres électroniques variés.
A n’en choisir qu’un seul, je comptais choisir un bon clip youtube mais ceux qui y sont le sont statiquement donc, par défaut, je vous mets Fanu :
A me relire de ce que j’ai listé, je constate que ma bass-detox n’est que très partielle, peut-être est-ce un moyen de compenser le froid ambiant, et surtout que j’ai presque failli ne pas mentionner le Loom que j’ai mis en face à face avec Jon Hopkins dans la section ambient.
http://habett.pl/2014/01/
Mes souvenirs de Bill Lasell remontent à ses projets mixtes du début des années 90, Material, des choses sur Axiom, ce genre de musique qui fait un peu peur, et aussi son album Baselines, acheté dans un coin reculé du Colorado, dans le genre de boutique où aurait pu être prise la photo de couverte d’Endtroducing de DJ Shadow. Je me souviens aussi du gros double vinyle avec Tonshinori Kondo qui s’est retrouvé chez moi.
Baselines ne m’a pas du tout parlé sur l’instant, et c’est peut-être avec la sortie de Means of Delivrance, il y a quelques semaines, où Bill Laswell se retrouve à nouveau un peu seul avec sa basse, que j’ai enfin mis le doigt sur l’influence si profonde qu’il a eu sur moi.
Je ne fais pas ce genre de musique. La physique de l’instrument m’est complètement étrangère, mais comment résister ? De toutes ses collaborations, world, ambient, electro, rock, funk, jazz, que restera-t-il d’une discographie aussi complexe que celle de Bill Laswell ?
Il restera sans doute le fait qu’il s’agit d’un monument, une contribution magistrale à la musique moderne. Le culte de la basse audible, de la basse électrique qui a tout changé au XXème siècle selon les propos bien connus de Lou Reed, il restera ce son qui capture, lie, genère l’effroi, la trance, la danse, la noirceur, …
Merci Bill,