My Crush on Krush

... and other musical addictions.

God tricks

no comment

A réécouter le Tricky des débuts, contextuellement à propos de l’album Nearly God, on est traversé par la question de sa mystique. Déjà la grosse tête ? Trop jeune pour la crise religieuse ? Pieuse nature ?

Pour moi c’est exactement ce que décrit Hermann Hesse dans le loup de steppes. Vers la fin il a une expérience narco-psychedelique et il a un rapport avec une femme, ce qui le conduit à penser que toutes les femmes sont à lui. C’est une psychose généralisante assez commune.

Dans le cas de Tricky, il a une expérience narcotique et sort un album sous le nom de groupe Nearly God, après avoir testé le terrain en demandant sur son premier album Maxinquaye si l’enfer est au coin de la rue ?

Ce premier album fut un tel succès qu’il est grisé. Capable de transmettre un message implicite par sa musique, il dresse son constat mystique s’il en est et le généralise du même coup. Je pense que depuis il est, malheureusement, redescendu sur terre, False Idols, mais il y a des restes stylistiques de gospel. Reste qu’il marque avec ses premiers albums au moins la formalisation d’une seconde weed-religion après le rastafarisme jamaïcain, le trip-hop, virtuellement le bond par delà le voyage du délire psychédélique.

Acid Mountains

no comment

Dans la série psychédélique, aujourd’hui l’ambient japonaise de Susmu Yokota. A peine le genre établi dans son extension populaire avec les années 90 que ledit producteur de disque vient le pervertir en venant dépendre, selon le titre même de cet opus légendaire, un Mont Fuji acide. Quel ouvrage !


(NdB: cette version est nettement inférieure à celle de l’album)

Alors que son catalogue personnel manquait à mon gout de relief et de direction claire, nous voilà embarqué dans un trip hallucinogène, pour ne pas dire narcotique, dont Plastikman, qui émerge aussi à cette époque, n’aurait pas renié la filiation dans son canada, paisible terre de soleil couchant s’il en est.

On a aujourd’hui du mal à imaginer alors que la connexion qu’il établi par cet album, dont le poids écrase toute la discographie du bonhomme à mon avis, avec l’électronica anglaise d’Aphex Twin et toute la clique du label Warp vas rester pour ainsi dire sans lendemains ou plus exactement telle un iceberg dans un océan de whisky à la filiation ignorée voire méprisée par une école de pensée et d’écoute alors toute tournée vers les pleines germaniques. Ils se rêvaient fils de Kraftwerk alors qu’il étaient fils de Brian Eno, ils se croyaient froids alors qu’ils avaient la chaleur d’un pub isolé, ils se croyaient seuls pionniers sur ces territoires alors qu’un type avait déjà imaginé une musique ambient crade et malsaine faisant dégénérer une méditation géographique visuelle en un bruit maniéré qui invite au voyages intérieurs. Richard H. Kirk n’est pas si loin des préoccupations supposées de cet explorateur qui, le temps de ce qui n’est après tout qu’un concept album, solitaire et peu bavard, nous ouvre la voie à des transports inconnus.

Je peux écouter cet album encore et encore, je découvre toujours des choses, marque qu’il s’agit du genre de disque miroir que l’on emporterai avec soi sur un ile déserte avec l’impression justifiée de prendre une étagère alors que si l’on était sobre on réaliserai que ce n’est qu’une galette. Merci Susumu, ta cuvée 1994 est tellement longue en bouche qu’elle dure encore ici. Musique obscure. Merci.

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