Ce matin je réécoute un peu par hasard Rimuse 3 de Burnt Friedman sur son album de 2012 Bokobo.
Je vous mets celle-ci du même album pour que vous ayez une idée :
Rimuse est un de ces nombreux morceaux par Burnt Friedman menés essentiellement par des steel drums. Je me souviens du jour où j’avais eu la chance de lui parler: Je lui disait que pour moi les steel drums m’évoque ce type qui en joue sur Tablot Street à Londres, juste à côté de Rough Trade, bref que c’est une super image mentale mais il me répond que ce sont des steel drums jouée à la mode des caraïbes et que c’est ainsi tout ce qu’il déteste.
Bref, je m’égare car en réécoutant Rimeuse 3 aujourd’hui je me dit qu’il a ici une fantastique structure rhythmique que je me dis pouvoir essayer de sampler. Malheur à moi, j’ai beau le réécouter plusieurs fois, je n’ai jamais la structure mentale du rythme telle que je me l’imagine, il ne fait que tourner autour, faire des variations, mais jamais la parfaite boucle au point que l’o’n se dit que ce n’est pas samplable à moins d’éditer le truc pendant des heures. Cela me rappelle une situation très similaire que j’avais vécu il y a quelques mois en voulant sampler Kinderladenklavier d’Einstürzande Neubauten où le rythme est frénétiquement fantastique mais très très dur à sampler car le sujet n’est qu’évoqué et non joué, ils ne font que tourner autour de cette boucle dans mon esprit. Pervers !
Je pense qu’il y a ici encore mon idée de missing notes: Je ne sais pas si cette stratégie est présente dans les deux morceaux mais ce que je constate est que mon esprit croit y trouver quelque chose qui n’y est pas, psycho-acoustiquement. Je me dis aussi que c’est en cela qu’il ne s’agit pas de pop. Evocation.
Ayant eu le grand privilège de revoir The Orb avec Lee Scratch Perry à un festival de dub malheureusement mal mixé, ou du moins mixé de manière à rendre hommage à l’ancêtre de la musique moderne, je ne pouvais qu’une fois de plus me lancer à la recherche de mes propres racines. Cette quête m’ayant amené à financer le prochain album de Kris Trash Weston par un modique investissement, me me retrouve ce matin à explorer sur Discovr et tomber nez à nez avec une terrible réalité: je ne connaissais pas Fortran 5.
Le geek que je dois être n’a de surcroit jamais programmé dans ce language.
Premier album, Blues de 1991, acid house avec déjà des samples osés et des des basses dignes des noms précédemment cités. Je vous mets donc une video de Bike pour vous mettre tout de suite dans le bain et vous envoyer faire la queue dans une pharmacie ou chez un dealer :
Bref, summer of love, chill out rooms, tout y est. Je n’ai pas vécu celà en 1991 (!!!) date de sortie de cet opus celeste et toxique. J’étais pourtant étudiant mais sous d’autres influences. Il faut attendre 1993 pour la sortie du deuxième album de Fortran 5 “Bad Head Park” et là c’est l’extase assumée et vécue par procuration en raison du malheur qu’est de vivre du mauvais côté de la mer. Non seulement c’est une pluie acide mais il y a cette dimension ambient music, ces synthés très longs, ces bruits venus de toutes parts, un vrai trip pour qui est attentif. Le KLF n’est pas loin mais beaucoup moins pop. On les imagine en train de sampler des téléphones mobiles comme scanner le fera plus tard ou des explorations spatiales comme le firent The Orb. Guitares, lignes de basses cosmiques.
Je voulais vous laisser retourner à vos explorations intérieures avec Heavy Clouds Building mais, n’en trouvant la video et me disant qu’il me faut vous faire faire des économies de psy, voici Persian Blues :
Après Piero, dans la famille easy soundtracks, voici Janko Nilovic.
Space pop sucrée donc, un peu dure à trouvée mais assurément de saison. Du lourd, des rythmes incroyables des mélodies dont Henri Mancini serait jaloux mais avec cette grosse dose de délire narcotique en plus. Le genre de trucs qui fait bander les samplers de ceux et celles qui en trouvent en vinyl. Quelques trop rares rééditions existent heureusement mais il faut digger.
Bref, le genre de musique à vous faire regretter la machine à remonter le temps et le prix du billet de cinéma.