My Crush on Krush

... and other musical addictions.

Archive for the ‘ memories ’ Category

Daniel L

no comment

J’ai longtemps repoussé ce post mais dans les froids de l’hiver on s’imagine parfois devant un feu suffisamment sophistiqué pour y écouter du Daniel Lanois sans trouver cela anormal. A vrai dire il n’y a presque pas de nouveautés sur ce front là, pas de concerts en vue mais juste ce single sorti à l’occasion de la saint Valentin (!!!!) Papineau:

Déjà un peu printanier mais un duo au final assez bucolique et presque normal. Presque. Je lisais sous l’emprise d’un besoin de révisions son livre publié en 2010, “Soul Mining” qui livre plus d’énigmes que de vérités et c’est peut-être là le point saillant mais je fais machine avant un peu tôt.

Pour moi Daniel Lanois était ce type qui jouait “Jolie Louise” au Top 50 à la fin des années 80, mes premiers souvenirs musicaux. Je n’y compris pas grand chose mais je me souviens que le parlé m’avait fortement intriqué, dans ce type de contexte, c’était même très rare de chanter presque sans intention de se faire comprendre.

Je dois avouer que j’avais un peu décroché de l’affaire jusqu’à la sortie de Shine en 2003: Signalé par un collègue d’infortune dans un centre de réhabilitation sociale (dont le nom m’est perdu depuis), cet album m’a vraiment beaucoup marqué. Entretemps j’avais bien noté que ce type travaillait souvent avec le grand Brian Eno mais je le prenais pour un sous fifre sans intérêt. Mais Shine, alors, ce somment de production shimmerique à vous donner envie de dédier votre vie aux réverbes profondes et aux sons qui n’en finissent pas. Shine donc, dont je vous mets juste “I Love You” pour ceux qui ne connaissent pas encore.

Je ne m’en suis toujours pas vraiment remis pour être honête. Cet album. Ce type d’ambiance. Ce parfait ouvrage. Ces basses infinies, ces guitares perdues, ce délaissement des conventions de la pop et de tout autre type de musique dont cet album pourrait se revendiquer (je suis allé voir sur ma copie CD pour voir s’il y avait une mention “File under” mais il n’y en a malheureusement pas). Je peux réécouter ce album je ne sais toujours pas pourquoi son charme opère vraiment.

Depuis j’ai exploré très en profondeur sa discographie, d’Acadie en 1989 à son single de 2014, en passant par tout ce qu’il vends en détail sur son site, ces albums qui n’en sont pas vraiment, en passant par toutes ces contributions en tant que producteur (je n’en cite que deux: The Joshua Tree de U2 et Oh Mercy de Bob Dylan) car s’il est surtout connu à ce titre là, c’est peut-être une de mes clés :

Most of the time de Bob Dylan

Je crois que cette chanson est celle que j’ai le plus réécouté de toutes mon consommation musicale et j’ai très longtemps cru que cela tenait à une facette étrange de Bob Dylan, bien loin du chanteur de folk roots sous laquelle il est connu évidement, mais à bien y réfléchir soniquement, Most of the time est avant tout le chef d’oeuvre de Daniel Lanois. On y retrouve les origines de toutes ces idées qu’il développera plus tard dans Shine.

A trop y réfléchir en conjectures, je crois que je passe à côté de l’essentiel, le son, la générosité, la profondeur de champ. Tardivement je reviendrai sur Berlin, El Conquistador ou des choses sur les Music for films de Brian Eno ou alors les guitares et ambiances sur Appolo.  Merci Daniel. Ils nous promettent des nuages, tu nous offre le brouillard, les éléments et la nuit. Merci Daniel.

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The Sacred Template of Frequencies

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Janvier, résolu à faire mieux, je reviens avec ma métronomique playliste du mois. Ma constance me fait la titrer “The Sacred Template of Frequencies” car on réécouter ma sélection je constate que je cherche des fréquences hors sujet, des répétitions je ne soutenais pas avant. Les  infrabasses qui me donnent chaud et les suraigus qui me stimulent.

Développement d’informatique documentaire musicale, j’ai entre autres projets de tagger la collection que représente mes années de listes (depuis 1997) et en profiter pour titrer ces même compilations de musique entendues le mois durant. Mon histoire médicale étant compliquée et ma mémoire de poisson rouge faisant effet j’ai fierté à exhiber ces constances. Digne d’un métronome cela illustre au final l’évolution de mon humeur, la nature de mes obsessions et les effets de ma faim maladive pour la musique.

A vrai dire ce n’est pas la musique en générale car je suis je le reconnais stylistiquement sectaire quoique le temps fasse son usage polissant et affinant. Je crois qu’au delà de mes projets informatiques, mon entreprise présente d’étiquetage de ces bribes de musiques patiemment sélectionnées est avant tout une quête de mon moi perdu, un retour sur un journal de bord d’un passé dont je suis à peu près devenu étranger. La machine à remonter mon temps, c’est sans doute cela que j’explore par rétrospective.

S’il y a introspection par l’explication du travail des autres, c’est un moyen aussi de justifier le DJ de mon nom de scène : si encore j’étais un platiniste j’aurai l’excuse de dire que je présente par le menu la nature de mes prestations mais, pour ce que je suis faire, c’est comme un appel du pied aux affairistes affamés qui défendent les pauvres samplés contre les méchants samplers. J’y reviendrai.

Pour en revenir à ce moi, je parle de temple par ellipse car une liste d’instants d’humeur, je suis passé de commission que j’emporte avec moi ou je vais. Au loin, si je devais perdre de la musique, il me plait à penser que je garderais au moins le contenu de mes playlists. Musithèque idéale, petit musé de mon esthétique, c’est ma confession. Comme le dit Michel Vivant dans ses ouvrages sur le droit d’auteur, il n’y a que deux protections qui marchent: le dire à tout le monde et ne le dire à personne, tout le reste n’est que du bricolage, du ravaudage.

Je construit mon temple mais je ne suis pas mort. La suite dans moins d’un mois.

Persil

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Sans doute est-il un peu triste d’évoquer un groupe Parsley Sound, signé sur Mo’Wax alors qu’il s’agit de pop mais l’hiver est ainsi. Il est de surcroît curieux de constater que l’album le plus cité dans les playlists de DJ Habett n’est en fait qu’un EP, à savoir Platonic Rate EP de 2002 et son magnifique packaging digne d’un 45 tours de Beach Boys partis en excursions au delà de la frontière mexicaine. Des ses 5 titres il ouvre curieusement sur le moins réussi, Platonic Rate, qui a pour but d’initiation pop au trip. On attaque ensuite You’re ont lost qui garantit à lui seul un décollage vertical immédiat. Samplés par votre serviteur (Oops) les titres deux suivants exposent de manière directe quoique civilisée la poursuite du voyage, avec surtout la vibe vague surf pop digne des plus grands du genre. Le maxi finit sur un Temple Church Mansion par delà le mur des coquelicots.

L’année dernière est sorti discrètement un album nommé Picnic on Mars, que je vous invite à découvrir car il fait la preuve que l’EP sus-cité n’était qu’un décollage et que le voyage a bien loin continué depuis : https://soundcloud.com/parsley-sound/5-artillery

Unity !